Le sixième numéro de la revue d’ici là est consacré à la création :
L’immobilité de celui qui écrit met le monde en mouvement.
« L’immobilité de celui qui écrit met le monde en mouvement.
C’est dans la mesure même où l’on est arrêté dans une immobilité voyeuse que les choses sont mobiles. La pensée aussi n’existe que par rapport à un arrêt qui est un blanc. Joël Bousquet a écrit : ce paralytique a fait un trou dans l’espace. Écrire, c’est faire ce trou dans l’espace. Tout part de l’immobilité, de ce travail corporel. Le funambule a le même problème, il tente de réunir le mouvement et l’arrêt, de trouver le juste équilibre entre eux. La table de l’écrivain est mentale, c’est une façon de savoir s’arrêter, de commencer en sachant qu’il n’y a aucune origine. Écrire est un métier d’ignorance.
le silence est une forme »
La poésie entière est préposition, Claude Royet-Journoud, éditions Éric Pesty.